Pour compléter notre approche du jeu pour les futurs bacheliers, nous avons souhaité interviewer des personnes qui ont du sens pour nous ainsi qu’une vision très opérationnelle du ludique dans l’univers de l’éducation.
Rencontre avec Benoît FORGET, ami de longue date avec qui nous avons passé de longues heures autour de soirées jeux et de débats enflammés.
Benoît, c’est aussi un beau passé dans le monde du jeu de part sa propre maison d’édition Purple Brain Créations pour raconter de belles histoires (inspirés de contes célèbres) mais aussi une actualité riche au sein d’Asmodée où il officie désormais comme directeur de studios Space Cow orienté sur des jeux pour les plus jeunes.
Son jeu Yum Yum Island (un jeu d’adresse coopératif sur fond de sauvetage « miamiaesque ». Les enfants vont devoir œuvrer tous ensemble pour gagner la partie) vient de remporter le prix du meilleur jeu éducatif 2020 au Québec !
« En jouant, tout le monde participe et est intégré pour la transmission des connaissances. »
Benoît Forget
Sur les chapeaux de roues ! Le jeu de société a toujours autant (voire plus !) le vent en poupe en ce moment, pas le temps de s’ennuyer.
Nous sommes fiers que nos jeux récents, axés 4-7 ans, aient récemment été salué par la critique (Yum Yum Island, meilleur jeu éducatif 2020 au Québec et L’Attrape rêves, As d’or jeu de l’année 2020 à Cannes catégorie Enfant).
Ça devrait commencer plus tôt ! il me semblerait obligatoire d’instituer des temps de jeux de sociétés dans les écoles. Avec l’enseignement par le ludique, on apprend des choses sans s’en rendre compte !
En jouant, tout le monde participe et est intégré pour la transmission des connaissances.
Depuis quelques années où nous proposons des jeux pour les enfants, on se rend compte qu’il faut simplifier la prise de parole dès 4 ans. Quoi de mieux que le jeu pour ça ?
En passant par des mises en situation dans des univers ludiques, on arrive à faire libérer la parole des plus jeunes, y compris les plus introvertis !
Je ne vois pas forcément de limites!
Il existe néanmoins des paliers importants. Si je parle des jeunes enfants, il en existe principalement deux : les 4-6 ans et les 6-7 ans. Pour ces derniers, ils sont en plein apprentissage de la lecture, ce qui n’est pas forcément le cas avant, ce ne sera donc pas exactement la même approche ludique. Si on en revient à ta question sur cette nouvelle épreuve du bac (grand oral), on s’adresse à une population que je connais aussi, notamment de part mon rôle de parent.
Néanmoins, c’est aussi une tranche d’âge qui a besoin d’être « outillée » sur plein de sujets : A mon sens, il faudrait commencer par proposer des cours dédiés au tri de l’information. Ils sont, et plus particulièrement en ce moment, envahis d’informations par des canaux nombreux et qui ne véhiculent pas le même contenu. Ça joue sur leur construction de futurs adultes, sur la gestion de leurs émotions, sur leurs choix futurs de formation.
On doit se rendre à l’évidence qu’aujourd’hui, avec tout le respect que j’ai pour l’éducation nationale, qu’on apprend plus seulement en classe. Les enseignants ne sont plus les seuls à pouvoir transmettre des connaissances et la méthode d’apprentissage magistrale peut aussi être complétée par d’autres canaux.
De mon point de vue, le jeu a toute sa place dans l’apprentissage des élèves !
Il existe en effet de très bon jeux coopératifs et historiques pour leur apprendre à se mettre à la place de personnages qui ont dû prendre des décisions compliquées à certaines époques et ainsi pas toujours très bien comprises à l’heure actuelle par cette catégorie d’âge. Le ludique peut donner du sens, par des mises en situation autour de plein d’univers différents. On arrive plus simplement à faire passer un message compréhensible et sensé en jouant.
Le plus délicat, dans les mises en situation historiques, par exemple pour les cours d’histoire, est que ces jeux doivent rester dénués de toute orientation politique. Au-delà de cette approche historique, votre proposition de jeu en binôme pour préparer autrement le grand oral prend également tout son sens.
En effet, il existe une multitude de binômes imaginaires, connus, ludiques ou non, qu’on peut faire coopérer autour d’un univers ludique. Il convient aussi d’y aller progressivement et en douceur pour faire confronter les visions, attentes et émotions de chacun. L’objectif principal étant que ces futurs bacheliers puissent structurer leurs parcours dans les meilleures conditions ludiques possibles.
Et si le jeu était une manière d’enseigner différente, s’il avait toute sa place dans les apprentissages tout au long de notre vie. Notre questionnement va nous emporter dans le temps, de Rabelais à aujourd’hui, et éveiller nos consciences sur une démarche pédagogique réfléchie.
L’épreuve du Grand Oral peut représentée pour beaucoup une première expérience d’expression orale en public. Nous vous proposons dans cet article le point de vue d’un comédien de théâtre, Julien Joulain, qui nous donnera quelques clés pour mieux s’exprimer et convaincre un auditoire. Prenez confiance en l’orateur qui est en vous !
Dans cet article, nous allons nous pencher sur les processus argumentatifs sous le prisme de la psychologie. Une bonne argumentation permet d’organiser ses idées, de se les approprier et de les restituer dans un tout cohérent. C’est ce processus que l’on demande aux lycéens pour détailler leurs questions de spécialité et choix d’orientation lors du grand Oral.